Sur la route des vacances comme au quotidien, les usagers de la route n’ont généralement pas d’alternative : du SP98 cher ou du SP95-E10 au prix artificiellement plus bas, mais nocif pour la mécanique comme pour la planète.

Cet agro-carburant contient au moins 10% d’éthanol (contre moins de 5% dans le SP95 classique), produit à partir de céréales ou de betteraves. Faire pousser de l’essence semble être une bonne idée. C’est oublier la pollution engendrée par l’agriculture intensive et la concurrence avec les cultures alimentaires, qui font que les agro-carburants sont dénoncés comme une hérésie par les associations écologistes.

Par ailleurs, le moindre pouvoir explosif de l’E10 en fait un carburant de moins bonne qualité : par la légère surconsommation qu’il engendre, il réduit quasiment à néant l’économie de pétrole espérée. Son seul intérêt est d’offrir des débouchés aux lobbies agricoles et de donner bonne conscience aux consommateurs auxquels on ment sur ses vertus.

Agressif pour les mécaniques, il est déconseillé pour la majorité des deux roues motorisés et les voitures de plus de dix ans. Il est d’ailleurs tentant de faire un parallèle avec le projet d’interdiction d’accès aux villes pour les deux-roues et les vieux véhicules (ZAPA) : voudrait-on les faire disparaître par tous les moyens, poussant les usagers de la route à consommer toujours plus dans une économie en berne, négligeant le fait que détruire un véhicule et en produire un nouveau, même « propre », est toujours plus polluant et coûteux qu’en entretenir un existant ?

Soucieuse de défendre les usagers de la route comme l’environnement, la FFMC alerte les conducteurs (y compris ceux de véhicules récents) sur la fausse bonne idée que représente l’E10, et appelle les distributeurs de carburant à respecter leurs clients en proposant toujours le choix du SP95 « normal ».