Le DISR défend le 80 !
Publié le mercredi 06 juin 2018, 18:01 - modifié le 08/06/22 - Sécurité Routière - Lien permanent
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La FFMC13 a été invitée, mardi 5 juin, par le préfet de police des BdR à la présentation par le délégué interministériel à la sécurité routière (DISR) des 18 mesures du Comité Interministériel de la sécurité routière (CISR) du 9 janvier 2018
Les invités étaient nombreux, en particulier les élus mais très peu se sont déplacés, en revanche les uniformes et autres employés des services de l’état sont majoritaires.
En introduction le préfet de police rappelle le contexte local jugé très accidentogène et la bienveillance avec laquelle les mesures du CISR, dont le 80, ont été accueillies dans le département, le ton est donné.
Pas de surprise côté DISR, la présentation des mesures est rodée. Il consacre près de ¾ d’heure au 80 en développant ses justifications scientifiques et balaye les oppositions du sénat, des députés, des départements ruraux, de 40 millions d’automobilistes, ou de la FFMC. De nouvelles diapos apparaissent aujourd’hui concernant le réseau secondaire pour conclure, je cite « c’est sur les plus belles routes que l’on meurt le plus » tout en convenant qu’il s’agit des routes les plus empruntées, quelle découverte !
Quelques autres mesures du CISR sont brièvement citées : éthylotest antidémarrage, sanction pour usage du téléphone, mesures concernant les piétons, mobilisation attendue de tous les acteurs, y compris les services de l’état insiste-t-il ( ?)….
Vient ensuite le moment de donner la parole aux présents. Nous avons compté 4 interventions or la FFMC13 : le procureur de la république du nord-est du département qui constatant l’état désuet et peu adapté du réseau routier espère une réduction des accidents avec le 80, un technicien de la métropole demandant que l’espace en zone urbaine dense soit réglementé compte tenu du développement de nouveaux modes de transport motorisés ou pas (trottinette, monocycle, etc …), une association d’aide aux plus fragiles exprimant les difficultés à obtenir des financements et un élu du conseil départemental qui se déclare convaincu par la prestation du DISR.
Le constat local est affligeant, la salle est restée inexpressive, où étaient les élus ? Seule la FFMC13 par la voix de son coordinateur aura amené une analyse contradictoire, autant sur les prétendues bases scientifiques que sur l’abondance de chiffres qui masque l’absence de traitement des causes des accidents, le mauvais état des routes, ou les causes externes qui affectent 2 fois sur 3 les accidents de 2 roues et contribuent à la culpabilisation assénée aux motards.
Le DISR est aussitôt apparu agacé d’être contesté. Rebattant ses certitudes scientifiques ou son expérience de motard chevronné alors qu’il a fallut lui expliquer ce qu’était un « tourne à gauche » ; aussi, nous lui conseillons cet excellent article http://www.motomag.com/Securite-bien-aborder-le-tourne-a-gauche.html. En guise de réponse il martelait qu’il ne comprenait pas nos arguments – nous ne comprenons pas plus les siens. En fin de réunion, toujours aussi irrité, il s’est montré ironique sur notre positionnement et caricatural sur quelques comportements locaux qu’il a pu observer au cours de sa visite marseillaise.
Pas de surprise du côté de la sécurité rentière si ce n’est que l’approche de la mise en œuvre semble avoir réduit à néant, tout du moins dans notre département, les oppositions (politiciennes ?) qui abondaient il y a quelques semaines.
Notre conviction sur l’iniquité de cette mesure n’est plus à faire, elle ne fera que renchérir la sanction automatisée et privatisée.
Aussi nous poursuivrons nos actions contre le 80 !